Dans un précédent article, nous avons parlé de l’intégration des services de la fintech Papernest au dispositif d’assistance et de conseils aux clients de plusieurs banques françaises, dont Société Générale. Cette dernière vient d’annoncer un nouveau partenariat du même type avec Sapiendo.
70% des Français actifs ne savent pas quand ils vont partir à la retraite ni avec quel montant. Pourtant, si ce constat assez incroyable n’est pas d’aujourd’hui, il n’intéressait pas grand-monde. C’est qu’éclairer les gens sur ce point n’est pas si simple et, comme souvent, l’immobilisme suivait l’adage : s’il n’y a pas de solution simple, il n’y a pas non plus de problème !
Toutefois, Sapiendo s’est attaqué au problème, trouvant le moyen de faire simplement une projection des revenus de retraite et proposant ainsi un service financier essentiel. Dès lors, la Banque postale ou BNP Paribas Epargne et Retraite Entreprises ont noué des partenariats avec Sapiendo.
C’est à présent le tour de Société Générale, qui lance « Mon Compagnon Retraite », un tableau de bord numérique qui entend accompagner ses clients dans la durée pour leur donner confiance dans les décisions à prendre. Gratuit et facile d’accès, ce portail intelligent propose une synthèse personnalisée de l’ensemble des revenus à la retraite en partenariat avec Sapiendo. Grâce à une analyse automatisée de son Relevé Individuel de Situation et la possibilité d’avoir une vue globale de son patrimoine, chaque client peut, dès 40 ans, obtenir une vision fiable de ses revenus à la retraite. Il peut ainsi se projeter sur l’épargne à constituer pour obtenir les revenus dont il souhaite disposer à la retraite, en fonction du niveau de vie ambitionné. Il peut également accéder à une palette de services et être orienté vers les experts de Sapiendo, pour effectuer un bilan plus complet et être accompagné dans ses démarches d’optimisation du montant de sa pension de retraite.
En ceci, deux caps importants sont franchis : vers ce que l’on peut nommer « l’open conseil » (la banque n’a plus le monopole de l’ensemble des conseils qu’elle délivre à ses clients) et vers la numérisation des conseils liés aux grands moments de vie (l’accès au conseil ne passe pas forcément par les conseillers). On ne peut que souligner, également, l’orientation à l’égard des Silvers ou jeunes séniors, les plus évidemment concernés.
Pour autant, les mêmes remarques que dans le cas de Papernest peuvent être reproduites car c’est une drôle de façon de procéder de la part des banques que de rabattre ainsi leurs propres clients vers des solutions tierces décisives, susceptibles d’influer sur leur comportement financier, qu’elles ne maitrisent pas et vis-à-vis desquelles elles ne disposent d’aucune exclusivité. A terme, les banques vont-elles ainsi se diluer dans un écosystème de services financiers qui les dépasseront largement ?
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