Un rapide tout d’horizon.
A ce stade, c’est la Caixa Bank qui fournit l’exemple le plus suggestif d’une implantation dans le Métavers (Decentraland). Il y a quelques années, la Caixa a lancé sa banque digitale Imagin, centrée sur les jeunes (non forcément clients) et leurs styles de vie. Une plateforme qui intègre, en plus de la banque, de la musique, des jeux, les nouvelles technologies et le développement durable, ainsi que des événements virtuels – ou réels dans un ImaginCafé ouvert à Barcelone. Or celui-ci sera virtuellement transposé en un ImaginLand. Pour son inauguration, un concert de rock réel, y sera retransmis de manière virtuelle.
La Caixa ne se demande donc pas quelles nouvelles fonctionnalités elle devrait proposer sur le métavers. Elle n’aborde pas ce dernier en termes purement technologiques mais comme un ensemble d’univers nouveaux dans lesquels elle doit faire valoir son approche aussi bien et de la même manière que dans le monde réel. La réflexion porte ainsi, beaucoup plus largement, sur le rôle et la place des banques désormais dans l’espace public.
L’orientation vers la banque des usages que développe la Caixa part en effet d’une interrogation sur l’évolution des agences et la baisse de fréquentation qu’elles enregistrent depuis des années, sans que la demande de contacts humains directs ne baisse pourtant au sein de la clientèle. Comment créer désormais, dans le monde réel aussi bien que virtuel, une certaine fréquence de contact ? Des relations privilégiées de confiance et d’intérêt ? Quels seront les lieux de rencontre, de rassemblement et de partage réels et virtuels demain ? Autour de quelles fonctions et de quelles activités se bâtiront-ils : le sport ? Le travail ? L’accès facilité à de nouveaux centres d’intérêt ? Pour la Caixa, les banques doivent simplement s’efforcer de conserver en tous cas leur rôle de relais de proximité réels et désormais virtuels.
Dès lors, si à l’origine, dans les villes, beaucoup d’agences bancaires furent créées autour de la place du marché, il s’agit aujourd’hui de repérer et de contribuer à animer, dans les nouveaux mondes virtuels, les quartiers les plus fréquentés.