The Financial Brand a compilé les résultats de 7 études différentes pour répondre à cette question. Cela vaut donc pour les Etats-Unis et l’on ne peut que regretter de ne pas disposer d’une synthèse équivalente pour l’UE et la France.
Première observation : selon LendingTree le paiement fractionné concerne de plus en plus les dépenses courantes, comme celles d’épicerie et d’alimentation (pourtant le taux de recours au BNPL a plutôt tendance à ralentir ; en même temps que les retards de paiement s’accroissent).
Deuxième observation : comme le montre une enquête réalisée par Qualtrics pour Credit Karma, bien que le terme « valeur nette » ou richesse patrimoniale réelle ait été popularisé aux Etats-Unis pour décrire la richesse des célébrités, la plupart des Américains sont incapables d’estimer leur propre richesse ou l’estiment égale à 0 ! Partant, l’impact de l’inflation sur leur propre niveau de vie ne peut qu’être très incertainement appréhendé.
Troisième observation : en temps difficiles, on parle de moins en moins d’argent, y compris avec ses proches et en famille. Selon une enquête d’Harris Pll, pour l’Empower Annuity Insurance Company, 75% des répondants affirment qu’ils éviteront de parler d’argent avec leurs amis, 63% en famille et 46% avec leur conjoint ! Ces pourcentages augmentent avec l’âge.
Quatrième observation : on redoute particulièrement les mariages !, sources d’importantes dépenses et d’endettement de tous côtés (jusqu’à 62% des invités faisant partie d’un cortège nuptial). Au total, 31% des Américains déclarent avoir refusé d’assister à un mariage pour une problème de coûts !
Cinquième observation : les pourboires résistent, parce que les paiements numériques les facilitent et parce qu’on ne veut pas être mal considéré. Mais, par temps de contrainte sur le pouvoir d’achat, 42% des Américains déclarent ne donner de pourboires que parce qu’ils sont « sous pression ».
Sixième observation : le grand retour des bas-de-laine (le phénomène est également attesté en Europe et en France). Selon le blog, Life & My Finances, cela concernerait désormais près de 90% des Américains. Et les cachettes sont de plus en plus surprenantes : 13,3% gardent leur argent au réfrigérateur ! (surtout les femmes : 18,1% ; les hommes préfèrent les placards).
Septième observation : quand les temps sont difficiles, on se ménage quelques extras, pour se sentir mieux. Selon Deloitte Insights, les ventes de rouges à lèvres et autres articles de soins personnels augmentent actuellement pour cette raison.
Toutes ces observations caractérisent-elles cependant un contexte inflationniste ? Certaines, comme la thésaurisation, sembleraient alors presque insensées. Semblent en fait davantage décrits ici des comportements liés à une baisse ou à une crainte de baisse du pouvoir d’achat sous l’impact d’une récession. La question reste donc pendante : l’inflation est-elle véritablement perçue comme une baisse directe de revenu ?
PS : signalons à cet égard, le dossier très didactique que consacre à l’inflation le site FinMag.fr.