Cela s’appelle rater son coup ! Après FTX, Binance, la plus importante plateforme mondiale d’échange de cryptos, subit des retraits massifs qui font craindre pour son avenir. Et cela, du fait d’un audit qui visait précisément à éviter une telle situation.
Après la faillite de FTX, Binance, voulant rassurer sur sa propre situation, a en effet mandaté Mazars pour établir la « preuve de ses réserves ». Il s’agissait ainsi de prouver que la plateforme dispose bien de réserves couvrant les actifs que les acheteurs de cryptos lui confient. Binance invitait les autres plateformes d’échange à faire de même, afin d’assainir la situation en plein bear market cryptos.
Seulement, le rapport de Mazars a tout de suite suscité de fortes critiques de la part d’observateurs (dont d’autres plateformes d’échange, ambiance !) publiées par le Wall Street Journal. Mazars indiquerait les réserves sans en déduire les actifs prêtés par Binance, souligne-t-on. Cela tiendrait au fait que Mazars n’a pris en compte que les bitcoins et non les autres cryptos, réplique Binance. A ceci s’ajoute le fait que le Department of Justice américain pourrait engager des poursuites contre Binance pour blanchiment.
Ces derniers jours, Binance a ainsi subi des retraits massifs. Rien d’anormal cependant, explique Changpeng Zhao, le fondateur et patron de Binance, pour qui cela suit simplement les afflux, également massifs (+24%), enregistrés par sa plateforme après l’effondrement de FTX.
Qui/Que croire ? Ce n’est peut-être pas le plus important. Car cette controverse était sans doute ce qui, dans le contexte, pouvait arriver de pire ! La faillite de FTX s’inscrit sous le registre de la criminalité financière (et peut-être plus). Et maintenant, Binance est incapable de faire toute la lumière sur ses comptes.
Pourtant, sur quelle promesse reposent les cryptos ? D’être des monnaies décentralisées, inscrites sur de grands livres numériques rendus infalsifiables par le chainage de blocs. Deux caractères censés éviter aux crypto-devises toute manipulation et leur donnant ainsi un caractère intouchable dont ne bénéficient pas les devises classiques des banques centrales. La confiance qui pouvait être placée dans les cryptos reposait sur une transparence numérique tout à fait inédite. On en est très loin !
Dès lors, sur quoi va désormais reposer l’univers cryptos, sinon d’être un grand casino sans frontière ? Comme monnaies alternatives possibles, les cryptos viennent de disparaitre !
Sources : Investing.com & Le Journal du coin