BNP Paribas Fortis a fait réaliser une enquête en novembre 2022 par le bureau d’étude Profacts auprès de 2000 Belges adultes sur leur appétence en matière de mobilité durable.
Les résultats sont assez décevants :
- un Belge sur dix seulement a déjà effectué la transition vers une voiture à faible émission (électrique ou hybride). Et seulement 6 des conducteurs de voitures électriques sur 10 se déclarent très satisfaits de son usage (contre 54% en 2021). 75% des propriétaires d’un véhicule électrique possèdent une borne de recharge à domicile, un chiffre en très nette hausse (26% en 2021). Cependant, le principal grief concerne le manque de bornes de recharge dans l’espace public.
- Le scepticisme reste encore élevé. Plus d’un tiers des répondants (35%) déclarent ne pas envisager de se séparer de leur véhicule thermique au profit d’un véhicule moins polluant (vs 29% en 2021). En Wallonie et à Bruxelles, 60% des répondants ne songent pas à la transition avant 2029 alors qu’un Flamand sur 2 annonce vouloir passer à l’électrique avant cette date.
Selon Fortis, cette résistance peut s’expliquer par les prix encore élevés des voitures électriques ou par la crise économique couplée à la crise énergétique et ses inquiétudes concernant les problèmes d’approvisionnement électrique. Toutefois, il semble surtout manquer une vraie conviction puisque si 47% de l’ensemble des Belges qui roulent actuellement avec une voiture thermique pensent passer à une voiture basse émission d’ici 2029 (contre 52% en 2021), ce choix est principalement dicté par l’obligation (découlant des décisions politiques pour 53% des répondants) plutôt que par réelle conviction (empreinte environnementale moindre pour 31%), reconnait Fortis.
Pourtant, les Belges ne semblent pas totalement réticents à modifier leur comportement puisqu’au cours des 12 derniers mois, 2 conducteurs de voitures thermiques sur 3 ont adopté des changements à moindre impact comme la réduction des déplacements ou une conduite plus économe. Un Belge sur 3 a également davantage recours au vélo ou à la marche pour se déplacer au quotidien. En revanche, les transports en commun ne semblent pas être une option pertinente puisque seulement 15% des sondés se sont tournés vers ces moyens de transports ces 12 derniers mois. Et lorsque l’on évoque les nouveaux moyens de mobilité douce partagée (vélo, trottinette, covoiturage, autopartage…), 1 Belge sur 2 est en « terra incognita », soit par manque d’intérêt ou par l’absence d’une offre satisfaisante.
BNP Paribas Fortis en tire que les banques ont un rôle partenaire à jouer pour accompagner leurs clients vers une mobilité durable ; c’est d’ailleurs ce que ces derniers déclarent attendre. Mais comment ?
Cela passe bien évidemment par la mise à disposition de solutions MaaS (Mobility-as-a-Service) et CaaS (Charging-as-a-Service). Et cela signifie plus immédiatement des primes d’assurance moins élevées pour les véhicules verts, ainsi que des taux plus favorables pour financer l’achat d’une voiture à basse émission – ce que la plupart des banques proposent d’ailleurs aujourd’hui.
Mais on apprend surtout qu’un Belge sur 3 ne connaît pas le budget qu’il consacre à la mobilité et que 59% d’entre eux ignorent tout des avantages fiscaux ainsi que des primes locales dont ils pourraient bénéficier. Voilà sans doute le genre de zones d’ombres qu’une banque se doit aujourd’hui d’éclairer pour ses clients. Voilà le niveau de service qui sera de plus en plus attendu d’elles, sur la mobilité comme dans d’autres domaines. Mais combien y sont effectivement aujourd’hui préparées ?