En juin dernier, le Crédit Agricole a rénové son appli mobile pour les particuliers et, à cette occasion, a suspendu (temporairement ?) les fonctions de gestion de budget et de catégorisation des opérations. Ceci sans explications mais sans doute ces fonctions étaient-elles peu utilisées (voir cet article).
En janvier 2021, Gartner annonçait que 80% des applis mobile seront abandonnées d’ici 2025, au profit de services de messagerie. Une telle prédiction n’est pas nouvelle. On a depuis longtemps noté que les mobinautes utilisent de moins en moins d’applications parmi celles qu’ils ont installées (mais les applis bancaires sont parmi les plus consultées). Toutefois, l’initiative du Crédit Agricole la rend assez palpable.
Cependant, faire disparaitre les fonctions citées ci-dessus, lesquelles n’ont généralement pas convaincu il est vrai, c’est en somme marquer l’échec des applis mobiles de banque à susciter une expérience client nouvelle et particulière.
Car que reste-t-il ? Rien qui au fond ne pourrait être fait en se connectant au site, souvent sans différence de commodité. Car souvent, comme dans d’autres secteurs, installer l’appli mobile n’est qu’une contrainte imposée par les marques pour accéder à certains services qui, en soi, ne le justifient pas. En ceci, les enseignes imposent leur logique propre : capter les clients, leurs données, nourrir des colonnes de statistiques, souvent au détriment du développement des sites.
Mais, au total, les applis bancaires n’ont guère changé les modes de contact avec les clients. D’où la question de leur ouverture aux applications de messagerie, comme l’envisage Gartner (et sous la perspective du Digital Market Act européen, qui va obliger les applications de messagerie instantanée à l’interopérabilité).
Les applis mobile doivent désormais aller vers le quotidien des clients plutôt que forcer ces derniers à se référencer dans celui des enseignes.