Vous êtes en train d’essayer un vêtement dans une boutique et vous vous demandez s’il vous va vraiment. L’appli AskAnna vous propose immédiatement une réponse, en faisant appel à toute une communauté de passionnés de la mode et d’experts (stylistes, bloggeurs, …). L’appli joue en somme le rôle de la « bonne copine ». Cela peut paraitre une curiosité. A moins que ne s’annonce là un bouleversement majeur du marketing, auquel les banques n’échapperont pas non plus.
A ce stade, AskAnna ne touche encore qu’un public précis : une majorité de jeunes femmes ayant de 15 à 25 ans. Mais l’appli n’en est qu’à ses débuts (100 000 téléchargements, 50 000 demandes de conseil) et l’on peut anticiper que des applis d’aide à la décision de ce genre vont tout à la fois se développer dans un grand nombre de domaines et toucher un public de plus en plus large dans chaque domaine. On peut l’anticiper car déjà les réseaux sociaux jouent ce rôle, limité toutefois à une communauté d’amis, quand AskAnna ajoute une dimension « experte ». Le client connecté achètera de moins en moins seul. Ses achats solliciteront de plus en plus le commentaire, le conseil et les avis, pour être tout de suite rassuré ou confirmé dans ses choix. Dès lors, les services et produits bancaires n’y échapperont pas. Les néo-banques et supermarchés bancaires les plus innovants l’ont d’ailleurs déjà intégré. Nous l’avons signalé pour Fidor, comme pour WalletHub.
Une appli comme AskAnna peut être vue comme perturbatrice par les chaines d’habillement. N’est-elle pas à même d’expliquer à leurs clients que les articles qu’elles proposent ne leur vont pas du tout ? Pourtant, Jennyfer vient d’installer en test dans deux de ses boutiques (à Toulon et à La Défense) des tablettes équipées de l’appli. Le pari est que loin de faire renoncer les clients, AskAnna est à même d’augmenter les ventes, tout en apportant une visibilité plus forte aux produits (à ceci s’ajoute encore la collecte de données clients : pour accéder à l’application en magasin, il faut communiquer son email).
Transposé dans l’univers bancaire, cela voudrait dire que non seulement les établissements donneraient directement à leurs clients, en accompagnement de leurs offres, accès à des comparateurs et avis extérieurs. Et encore que leurs propres conseillers pourraient être enrôlés dans des communautés de conseil. On peine à imaginer comment. Et pourtant…
P.H./Score Advisor
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