Et si les automates disparaissaient plus vite que les agences bancaires ? Nous posions cette question en titre d’un billet il y a 3 ans. Eh bien c’est désormais le cas dans plusieurs pays. Où les GAB sont en train de devenir rares. Où, sous leur forme actuelle, ils pourraient assez rapidement disparaître. Comme les anciennes cabines téléphoniques. Et pour la même raison : la généralisation des mobiles et des smartphones.
En Australie, le parc d’automates se réduit de 8% par an. Au Royaume-Uni, les fermetures ont été multipliées par six (300 par mois) depuis novembre 2017. En Chine, à peine son pic atteint avec 3,28 millions de machines en 2017, le parc est désormais en baisse rapide. En Espagne, le mouvement est enclenché. Sabadell a fermé 15% de ses GAB l’année dernière. Le parc total a été réduit de 1 100 unités en 2018. Mais c’est en Inde que le mouvement est le plus rapide, puisqu’on y annonce la disparition de la moitié des machines cette année.
Certes, dans plusieurs pays émergents, comme au Mexique, on développe encore des automates (on en annonce 60% de plus au Bangladesh d’ici 2023). Mais ce mouvement sera-t-il durable ? Au Kenya, Equity Bank, qui possède un cinquième du parc, a décidé de tourner le dos aux automates.
D’autres pays, connaîtront sans doute de prochaines restrictions, si ce n’est déjà le cas. Début 2018, on comptait 164 automates pour cent mille adultes en Australie, 131 au Royaume-Uni, 117 en Espagne. Le Portugal en comptait 175, le Japon 127 et le Canada 220. L’Italie (96) et la France (107) sont moins concernées. Mais le parc français a été réduit de plus de 5% depuis cinq ans. Et, au cours de cette période, certains établissements ont réduit leurs propres GAB de 20% et même un peu plus. Comme Rabobank, aux Pays-Bas (-22%). Il faut dire que si le nombre moyen de clients par automate est de 2 120 en France, certaines enseignes sont à 1 020 ou 1 200 clients.
Le problème, c’est que les modèles évoluent. On passe actuellement aux GAB directement commandés sur mobile. Aux automates sans clavier, ni écran. L’investissement en vaut-il la peine ? De nouvelles formules, telles que la mutualisation des machines entre enseignes, ne doivent-elles pas être trouvées ?
Quoi qu’il en soit, on imagine facilement que la disparition des automates annonce également celle du cash. C’est discutable. Ne serait-ce que parce que les pouvoirs publics pourront exiger une sorte de service minimum pour les populations isolées et défavorisées. Parce que les commerçants pourront également prendre le relais. En Allemagne, la disparition des espèces reste encore assez peu envisageable à court terme. A 121 automates pour cent mille adultes, le pays n’est pas fortement équipé. Mais un Allemand y retire en moyenne 7 027 € par an, contre 1 318 € pour un Français. En fait, ce qui pourrait disparaître bien plus rapidement sont les cartes bancaires.
Score Advisor
PS pour nos jeunes lecteurs qui ne les ont jamais vues, les cabines téléphoniques ressemblaient à ça (celle-ci, comme le signale La Dépêche vient juste d’être enlevée) :