Alvarez & Marsal a classé les 25 plus grandes banques européennes et américaines qui créent le plus de valeur grâce à l’ESG selon 4 critères.
Selon ce classement, les acteurs bancaires les mieux positionnés pour tirer financièrement parti de l’ESG sont ceux qui, à la fois :
1. déploient une offre large et solide de produits de financement et d’investissement durables.
2. Alignent leurs portefeuilles de crédit sur l’objectif de neutralité carbone.
3. Apportent du conseil, des outils d’analyse et des solutions à leurs clients.
4. Accompagnent leurs clients dans l’exécution opérationnelle de leur plan de transition énergétique.
C’est selon le troisième critère que les banques françaises sont les mieux positionnées. Deux d’entre elles se trouvent dans le Top 5 des meilleurs acteurs.
Lloyds Bank est leader pour cette catégorie avec la création de nombreux outils d’analyse et d’aide à la transition énergétique et à l’élaboration de plans de transition personnalisés pour différents segments de clientèle :
Les banques françaises sont moins bien positionnées en termes de répartition de portefeuilles de crédits (BNP Paribas est 10e, BPCE, 11e, Crédit Agricole, 12e et Société générale, 13e) et sur le conseil auprès des clients, malgré quelques initiatives notables, notamment celle de Crédit Agricole avec sa plateforme de 250 experts offrant un service de conseil en transition énergétique aux entreprises. Elles apparaissent enfin plutôt en milieu de classement sur la question de l’offre produits durables.
Ce bon positionnement en matière d’accompagnement vers la transition énergétique saura-t-il évoluer avec le contexte, alors que, nous l’avons souligné, la perception par le public des nécessités de la transition énergétique est en train de changer et même de se dramatiser, tant sous l’effet des pénuries d’énergies traditionnelles qui menacent, que sous celui des excès caniculaires de l’été. Du choix, nous sommes en train de passer à la nécessité. La hausse des prix de l’énergie va lier indissociablement pouvoir d’achat et consommation énergétique et, de ce point de vue, les nouvelles offres bancaires paraitront-elles suffisantes ?
Toutefois, dans sa dernière édition de son étude mondiale Who Cares ? Who Does ?, Kantar relève, pour la première fois depuis quatre ans, que le nombre de consommateurs « éco-engagés » est en baisse. Tandis que le pourcentage d’acheteurs préoccupés par le développement durable a chuté de 4 points en 2022 par rapport à 2021 et 2020 et que le nombre d’« éco-sceptiques » a progressé de 7 points pour atteindre 44 % de la population mondiale. La France, cependant, est le seul pays européen où la proportion d’éco-engagés progresse (+1 point).