La semaine dernière, nous soulignions, que les banques classiques regardent de plus en plus l’open finance comme le moyen d’accélérer leur transition numérique. Ainsi, par renoncement et reconnaissance de leur incapacité semble-t-il, les établissements financiers voient désormais dans les partenariats noués avec des fintechs la voie privilégiée pour enrichir leurs services (Bank as a Platform) ou élargir leurs réseaux de distribution (banque invisible ou embedded finance).
Ainsi, dans une interview récente à l’Agefi, Frédéric Burtz, Chief Technical and Innovation Officer chez BPCE Digital & Payments, souligne les perspectives de développement et de productivité liées à l’IA générative et ajoute : « La promesse est incroyable et nous attendons des startups qu’elles s’approprient cette technologie afin de nous aider à l’employer. » On ne peut être plus clair !
Selon une étude menée par East & Partners pour le compte de Finastra, trois banques mondiales sur quatre prévoient aujourd’hui de se connecter avec en moyenne trois startups fintech au cours des dix-huit prochains mois pour renforcer leurs efforts de numérisation.
L’étude, fondée sur 783 entretiens menés dans 260 banques et 393 banques communautaires en Amérique du Nord, montre que 56% des répondants souhaitent se connecter à une plate-forme de solutions fintech intégrées (56%), contre seulement 6% préférant un développement in-house. En Europe, les pourcentages sont de respectivement 73% et 5%.
Les principales motivations incluent la réduction des coûts opérationnels (46 %), le déploiement plus facile de nouvelles technologies (43 %) et un alignement plus étroit avec l’évolution des besoins ESG et de conformité (37 %).
La transformation numérique pour une meilleure expérience client reste une priorité, les institutions mondiales y investissant en moyenne 367,6 millions $ en 2023. Cependant, les banques européennes investissent beaucoup plus à cet égard, avec en moyenne 886 millions de dollars. Mais seulement 1 établissement sur 5 se sent en avance sur son parcours numérique (20 %), quand plus de la moitié (54 %) pensent qu’ils sont en retard.
« Dans un environnement caractérisé par l’incertitude, une inflation élevée, des taux d’intérêt fluctuants et des risques de récession, les banques subissent une pression croissante pour réduire les coûts opérationnels tout en continuant à améliorer la façon dont elles servent leurs clients« , déclare Isabel Fernandez, EVP prêt chez Finastra .
Cependant, selon le dernier European Retail Banking Radar de Kearney, les efforts continus des banques mondiales pour remanier leurs SI se sont déjà traduits déjà par une amélioration des bénéfices et de la productivité dans l’ensemble du secteur. Couvrant 89 banques sur 21 marchés européens, le rapport constate que, l’année dernière, le revenu moyen par client était à son plus haut niveau depuis 2015, à 650 €. La productivité au cours des 15 dernières années a également augmenté de façon spectaculaire, avec une productivité par employé en 2022, presque le double (197 %) de ce qu’elle était en 2008, et une productivité par succursale qui a presque triplée (284 %).
Néanmoins, les efforts désormais passeront sans doute de plus en plus par l’open finance.
Source : Finextra