Quoi de neuf après plus de trois semaines de confinement ?
Parmi les gestes les plus forts initiés par des établissements financiers, plusieurs banques britanniques se distinguent en ayant renoncé à percevoir des intérêts sur les découverts autorisés de leurs clients (voir ici).
Côté français, les initiatives sont plus modestes :
- Renoncement à certains frais courants, par exemple chez Boursorama.
- Gratuité de Payplug pour les médecins.
- Mobilisation de solutions innovantes et solidaires pour soulager la crise avec le programme Act for Impact de BNP Paribas.
A ce stade, la MAIF est sans doute, parmi les établissements financiers français, celui qui s’est montré le plus réactif, notamment à travers sa décision de faire profiter ses sociétaires de la diminution des accidents de la route durant le confinement. Une démarche particulièrement intéressante, alors qu’on peut prédire que la pandémie va sensibiliser les Français aux assurances à l’usage (voir ici).
Sans doute beaucoup de mesures de soulagement sont-elles prises à l’échelle individuelle et au cas par cas mais, par comparaison avec d’autres pays ou d’autres acteurs, les banques françaises ne se distinguent pas par des solutions innovantes et sans risque, particulièrement à l’adresse des segments de leurs clients les plus fragilisés par la crise : les indépendants, les Pros et les TPE.
Qu’il s’agisse de monter des places de marché de proximité en ligne, comme en développent en Espagne la Caixa et en France… le quotidien Sud-Ouest, avec sa plateforme Courses contre la montre (certaines banques françaises ont pourtant monté – et généralement abandonné, faute souvent d’y avoir vraiment cru – ce genre de plateformes ces dix dernières années).
Ou qu’il s’agisse de l’utilisation dynamique des données clients dont disposent les banques : aide pour anticiper les risques de trésorerie, crédits préaccordés, assistance de gestion (voir à cet égard les initiatives prises dans le contexte présent par plusieurs fintechs anglaises et allemandes, ainsi que la très intéressante démarche de la fintech anglaise Tully).
Alors que les impacts de la crise risquent d’être aussi redoutables qu’inédits et alors que les établissements financiers bénéficient d’assouplissements réglementaires et d’appuis de l’Etat, les banques les plus gagnantes seront celles qui, proactives, auront su proposer à leur clients plus qu’une relation de guichet qui attend les demandes. Un mode de relation que les facilités et aménagements, tels que des reports d’échéance, mis en place ne modifient pas. Un sondage du mois dernier indique que 42% des PME veulent changer de banque dans l’année !
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