Cela ne fait pas débat : la tendance était déjà forte et la crise sanitaire a accéléré le passage à la banque digitale, c’est-à-dire surtout l’utilisation des applis bancaires. Désormais, pour les générations plus jeunes que les boomers, on peut parler d’une utilisation majoritaire de la banque digitale. Mais qu’est-ce que cela change exactement ?
De manière générale, en France comme ailleurs, les banques se félicitent de ce passage, qui doit à terme être pour elles synonyme de baisse des coûts et de développement d’innovations. Ceci, avec le fait qu’elles aient sauvegardé leurs résultats et leur image au cours de la crise, redonne même actuellement aux banques une certaine confiance.
Pourtant, nous l’avons récemment souligné, on surinterprète peut-être un peu trop le changement des comportements, comme s’ils s’étaient définitivement digitalisés. Tandis que l’on néglige sans doute aussi bien les changements d’usages que provoque la banque digitale.
De sorte que l’approche commune des banques, qui consiste pour l’essentiel à donner accès à travers leurs applis à leurs produits et conseils sous une forme simplifiée mais souvent peu transformée, pourrait ne pas répondre aux attentes que la banque digitale fait naitre.
C’est en effet ce qu’invite à considérer la nouvelle enquête The Fintech Effect menée, auprès du public américain, par Plaid et The Harris Poll.
Quant aux chiffres d’utilisation et quant aux comportements que l’enquête révèle, ils n’ont rien de surprenant. Mais voilà en termes d’attentes et d’usages les principaux points qui ressortent :
- Commodité et simplicité des applis.
- Interopérabilité des applis bancaires avec d’autres, financières et non financières
- Valeur de l’assistance fournie, se traduisant par un bénéfice réel en termes financiers
- Evolutivité, il est attendu que les applis gagnent en confiance et en utilité ; qu’elles facilitent la découverte de nouveaux aspects financiers.
Il est attendu que les applis fassent gagner du temps mais aussi de l’argent et qu’elles réduisent l’angoisse qui peut être liée à la gestion de ses finances.
Pourtant, parmi les applis bancaires existantes, combien ont-elles été conçues pour répondre à de tels objectifs !
De manière très intéressante, Plaid change le sens de l’appellation « Fintech ». Celle-ci étiquette couramment les nouveaux acteurs et particulièrement les startups sur le marché bancaire. Dans l’enquête, elle concerne aussi bien les banques les plus classiques et désigne la banque digitale au sens où la rencontre de la finance et de la technologie est en train de modifier en profondeur les usages de la banque.
Plus précisément, « Fintech » désigne dans l’enquête l’intégration de la finance dans la vie quotidienne, à travers tout un écosystème qui permet de gérer directement, à partir de son appli bancaire, ses dépenses, son budget, ses projets et ses finances.
Ce que l’on nomme « Embedded Finance » et cela même que beaucoup de banquiers regardent encore avec suspicion, si tant est qu’ils s’y intéressent. Une finance intégrée dont nous présenterons les premiers chiffres dans notre prochain billet.
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