Début décembre 2022, les autorités réglementaires britanniques ont annoncé une mise à jour de l’Open Banking Implementation Entity (OBIE), créée en 2017 (suite à une ordonnance de la Competition and Markets Authority) par les neuf plus grandes banques du Royaume-Uni pour mettre en œuvre le régime d’open banking.
La CMA, qui supervise l’OBIE, a annoncé travailler à une vision d’avenir de l’open banking. Un groupe de travail stratégique doit à cet effet livrer des recommandations en janvier. Mais d’ores et déjà, il a été annoncé que l’OBIE sera placée sous la supervision d’un nouveau comité conjoint de surveillance réglementaire. Tandis que la CMA a réaffirmé sa conviction que l’open banking doit servir à promouvoir une concurrence et une innovation accrues au profit des consommateurs, des entreprises et de l’économie au sens large.
Pourtant, une semaine plus tard, un groupe de fintechs et de néobanques, dont Monzo, Wise et Moneyhub, ont signé une lettre ouverte appelant à des éclaircissements urgents sur l’avenir de l’open banking au Royaume-Uni.
Soulignant que la CMA a peu fourni d’éclaircissements sur la gouvernance du futur organisme devant remplacer l’OBIE et sur son mécanisme de financement, les fintechs estiment que l’évolution de l’open banking prend trop de temps.
C’est une façon de souligner que, derrière les grandes déclarations de principes, la supervision réglementaire laisse en fait une grande latitude aux plus grandes banques. Lesquelles ont produit des API peu satisfaisants, en termes de sécurité comme de disponibilité et dont les normes ne s’appliquent pas aux autres établissements – ceux-ci n’étant d’ailleurs pas tous soumis à la réglementation et pas davantage la totalité des comptes bancaires.
Comme si les complexités réglementaires et de supervision, finalement, retardaient une application stricte et large des principes de l’open banking. A comparer avec ce qu’il se passe en France…
Sources : Finextra & Fintextra.