Beaucoup et même l’essentiel, à en croire le bilan que dresse The Financial Brand sur la base d’un Digital Banking Report retraçant la situation des principales institutions financières à travers le monde.
Bien qu’au cours des dernières années, les banques aient massivement investi dans le déploiement de technologies numériques, seulement 18 % d’entre elles estiment qu’elles sont parvenues à ce stade à mener leur transformation à grande échelle. Pour la plupart (61%), leur transformation numérique reste encore partiellement engagée. Et 38% des établissements constatent qu’ils n’ont pas obtenus les résultats attendus de cette transformation, qu’elle soit partielle ou plus largement réalisée.
Quant à l’évolution ou le remplacement de leurs anciens systèmes informatiques, 43% des établissement constatent au mieux des progrès modérés, contre 17% des progrès significatifs et 35% pas de progrès du tout ! Or la difficulté à faire évoluer ou à remplacer les anciens systèmes, auxquels les solutions digitales nouvelles peuvent difficilement être intégrées, oblige à ne développer que très progressivement ces dernières.
Plusieurs facteurs, selon les établissements, expliquent ces décevantes avancées : manque de planification préalable des initiatives, niveau d’investissement sous-estimé et insuffisant. Mais aussi : résistances internes au changement, particulièrement face à de nouveaux modes de fonctionnement et d’organisation.
S’y ajoutent la lourdeur et la complexité des évolutions réglementaires, ainsi que et peut-être surtout les problématiques de sécurité et de confidentialité, de plus en plus pressantes avec le déploiement de la banque digitale, ce qui n’avait été toujours bien anticipé.
Au total, les tendances qui s’annoncent pour 2023, selon The Financial Brand, n’ont rien de particulièrement bouleversant. Les banques vont continuer à privilégier le déploiement de leurs offres et services sur les mobiles et elles vont continuer à considérer avec intérêt mais toujours avec un certain attentisme l’utilisation de l’IA et de l’apprentissage automatique. Cela concernera particulièrement la cybersécurité et la détection des fraudes. Quant aux recommandations personnalisées aux clients et quant à la diversification de leurs offres via l’open banking, les banques en resteront sans doute, pour la plupart et comme en 2022, au stade des expérimentations.
Bref, la transformation numérique des banques se poursuit mais à un rythme, plombé par l’archaïsme de leurs systèmes traditionnels de traitement, qui ne permet guère de modifier rapidement les modèles commerciaux existants. Mais combien de temps encore cela sera-t-il possible ?