Dans la foulée de l’apparition aux Etats-Unis de fonds qui n’entendent nullement respecter les contraintes posées notamment au financement des entreprises actives dans les énergies fossiles par l’Agenda climatique – nous en reparlerons très bientôt – certains prennent une orientation résolument politique.
Le plus explicite à ce stade est l’ETF God Bless America :
Clairement rangé à la droite du Parti républicain, le fonds ne rejette pas seulement les orientations de la transition énergétique mais également l’avortement, le soutien de principe aux minorités, la théorie du genre – bref, toutes les valeurs assimilées au « wokisme » :
Ce fond est encore tout à fait confidentiel et sa démarche peut paraitre anecdotique. Il est pourtant difficile de ne pas se demander si elle ne va pas connaitre une certaine généralisation. Bien plus qu’en Europe, les thèmes de l’Agenda énergétique sont en effet de plus en plus débattus aux Etats-Unis. D’un Etat à l’autre, ils commencent à recouper les grands clivages politiques Démocrates/Républicains. Cela a déjà poussé à revenir sur leurs positions très pro-green les géants de la gestion d’actifs BlackRock et Vanguard.
Jusqu’ici, les banques et fonds de gestion et d’investissements, avaient tendance à en rajouter dans le green – jusqu’au greenwashing – pour paraitre modernes et mainstream. Surtout en Europe, où les nécessités de la transition énergétique n’ont pas suscité une opposition politique sérieuse. Mais les choses sont en train de considérablement changer aux Etats-Unis. Et le positionnement d’un fond comme God Bless America, revient à expliquer que les autres banques et fonds d’investissement font en fait de la politique sans le dire. Un reproche auquel les banques, des deux côtés de l’Atlantique, ne sont pas du tout préparées ! Mais alors que le rapport à la banque semble aujourd’hui prendre des côtés de plus en plus affinitaires, un tel reproche ne pourra-t-il pas être entendu ?