C’est la question que pose un récent article de Maddyness qui a de quoi laisser perplexe !
« Après les faillites des banques Silicon Valley Bank (SVB) et Signature aux Etats-Unis mi-mars, tout semble aujourd’hui rentré dans l’ordre : les clients ont retrouvé l’accès à leurs fonds et ils n’ont pas perdu un centime. Mais à long terme, cet événement pourrait avoir des conséquences importantes pour les startups qui cherchent à s’implanter Outre-Atlantique. »
Lesquelles ?
Ces établissements proposaient tous les produits dont une startup a besoin, avec des équipes spécialisées sur leurs problématiques. Et ils étaient beaucoup plus ouverts que les autres à travailler avec des clients étrangers, alors que les grandes banques, comme Chase ou Bank Of America, se montrent très frileuses pour accueillir des clients non-américains. « Il y a cinq ans, plus personne ne pouvait travailler avec Chase, ils fermaient les comptes de nos clients, car c’était trop complexe pour eux à gérer. Et lors du covid, Chase et Bank of America ont considéré que les entreprises étrangères implantées aux Etats-Unis n’avaient pas droit aux aides du gouvernement. »
Aujourd’hui, grâce à l’action des pouvoirs publics américains qui ont garanti les dépôts bien au-delà de la limite réglementaire de 250 000$, tout est revenu à la normale. Mais à long terme, la fin de ces banques pro-entrepreneurs et surtout le risque d’un resserrement réglementaire prévisible, vont complexifier la tâche des startups européennes qui voudront s’implanter aux Etats-Unis. « C’était des banques extrêmement modernes, avec des outils innovants, des connexions via API, des liens avec des fintechs… Là, on va faire marche arrière et devoir aller vers des banques qui restent très classiques, sans ces outils modernes. » Heureusement, en France, il reste deux banques comparables à SVB et Signature, par leur caractère innovant et leur approche « pro-entrepreneurs » : Qonto et MemoBank. Et ça tombe bien car, outre de la pub pour ces deux banques, l’article se termine en recommandant aux startups de confier leurs dépôts à plus d’un établissement.
Mais… c’est tout ? Parce qu’on pourrait croire que la faillite de SVB marque surtout la fin d’une époque pour les startups : la fin de l’argent gratuit et des levées de fonds gigantesques, à l’abri desquelles beaucoup de startups pouvaient vivre sans souci de rentabilité (après tout, n’est-ce pas, Amazon a accumulé les pertes pendant des années…), en menant grand train, en servant grassement leurs initiateurs et en multipliant des embauches, à l’utilité souvent incertaine, juste pour gagner en taille et convaincre ainsi de leur importance les investisseurs.
Mais non, apparemment, tout va bien. Tout continue comme avant. Il y a un adage dans la banque corporate : quand une entreprise va dans le mur, elle y va pied au plancher !