Selon The American Banker, JP Morgan Chase va abandonner (à quel horizon et à quel coût ?, ce n’est pas dévoilé) son core system informatique de banque de détail pour une plateforme unique gérée en cloud par Thought Machine – qui sert déjà Standard Chartered, SEB ou Lloyds. Mais la principale information, bien sûr, n’est pas là.
Un tel passage au cloud est important bien entendu, en lui-même et surtout à l’échelle d’un mastodonte comme JP Morgan Chase, dont l’effet d’entrainement vis-à-vis des autres établissements financiers ne pourra qu’être décisif. Mais, d’un point de vue stratégique, il convient surtout de souligner que, quasiment pour la première fois à une telle échelle, l’une des plus grandes banques au monde (et la plus grande pour certains critères) opère un basculement complet de ses systèmes informatiques, guidée par plusieurs impératifs : améliorer l’expérience client (contre les silos applicatifs), offrir des services instantanés et favoriser l’open banking. Mais la principale information, bien sûr, n’est pas là.
JP Morgan a décidé de tourner la page de ses anciens systèmes. C’est un événement considérable car aucune autre banque de détail pourra ne pas en tenir compte. Mais, d’un point de vue stratégique, il faut surtout souligner que JP Morgan Chase, dès lors qu’elle entend compter sur des SI les plus ouverts et évolutifs possibles, renonce à les administrer seule et s’associe à un partenaire – loin des anciennes formules d’ITO cependant, on dirait plutôt que JP Morgan cherche également à gérer ses SI en architecture ouverte. Si cela va à son terme, cela marquera un tournant considérable pour l’industrie bancaire. Mais la principale information, bien sûr, n’est pas là.
Elle tient plutôt à ce qu’on a encore beaucoup de mal à admettre en France : que la concurrence la plus dure que les banques vont devoir affronter dans les quinze prochaines années pourrait bien tenir non tant aux Big Tech et moins encore à celle de quelques fintech qu’à certains autres établissements. Et qu’à ce titre, comme nous l’avons souligné ailleurs, comme tenu du gap qui s’est creusé des deux côtés de l’Atlantique, les banques européennes pourraient bien avoir à redouter l’arrivée de certaines Américaines. Au fait, après Goldman Sachs avec Marcus, JP Morgan Chase vient de se lancer au Royaume-Uni.
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