Selon une étude de Cornerstone Advisors, présentée dans The Financial Brand, les plus jeunes ont de moins en moins leur compte principal dans les plus grandes banques américaines. Les chiffres sont impressionnants et le phénomène ne se limite pas aux Etats-Unis. Mais peut-on vraiment encore raisonner en termes de « compte principal » ?
Aux Etats-Unis, plus d’un quart des 21/26 ans (les « Z ») et presqu’un tiers des 27/41 ans (les Millennials) ont désormais leur compte principal dans une banque uniquement digitale.
Depuis deux ans, les évolutions sont impressionnantes, surtout quant aux pertes de comptes principaux pour les plus grandes banques traditionnelles. Les Millennials semblent être en train de les fuir :
Pourtant « fuir » n’est pas le bon terme. Ils n’utilisent plus leur compte dans les plus grandes banques comme compte principal. Mais qu’est-ce que cela veut exactement dire ?
Notre compte principal, c’est celui qu’on utilise principalement pour nos dépenses. C’est notre compte courant. C’est également celui sur lequel on domicilie nos principaux revenus. C’est donc généralement le compte de la banque qui nous fait crédit.
Or ce que l’on constate chez les jeunes générations désormais n’est pas une fermeture de leur compte principal dans un établissement pour en ouvrir un autre chez un concurrent. C’est une multibancarisation selon les usages. L’épargne dans un établissement qui propose de la coacher. Un ou plusieurs comptes pour les dépenses courantes, en arbitrant entre les tarifs. Un compte pour domicilier son revenu principal, qui n’est plus forcément celui de l’établissement auprès duquel on souscrit un crédit.
Dès lors, la notion de compte principal est devenue obsolète si l’on raisonne encore en termes d’établissement concentrant l’essentiel de la vie financière de leurs clients – ce pourquoi les banques classiques sont quand même organisées, ce qui pose un vrai problème !
Cependant, la notion d’établissement principal ne disparait pas. Elle marque désormais un attachement beaucoup plus émotionnel. Une fidélité liée aux avantages tirés sur le long terme, ainsi que, de plus en plus, à l’image des établissements. Dans l’étude de Cornerstone Advisors, 14% des Z et 12% des Millennials mettent en avant des critères de RSE, contre 2% pour les Boomers.
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