La reconnaissance faciale se développe dans les banques : elle remplace les mots de passe pour se connecter en ligne (Lloyds, par exemple, à travers le service Hello de Windows 10 ou Ulster Bank avec l’IPhone X) et elle permet d’ouvrir un compte avec un simple selfie (HSBC, Société Générale). Et, depuis quelques mois, à Singapour, OCBC va un peu plus loin en utilisant la reconnaissance faciale pour identifier ses clients Premier Banking dès qu’ils approchent des agences (une seule est encore concernée à ce stade) qui leur sont dédiées.
Ayant lieu avant même l’entrée du client dans l’agence, son identification déclenche tout un processus d’accueil : boissons et magasines préférés mis à disposition, édition de son historique bancaire et accueil du client par son nom dès qu’il pousse la porte. Pour cela, OCBC a recours à la solution NeoFace, le moteur d’intelligence artificielle de NEC pour la reconnaissance faciale. NEC déploie également le réseau de caméras nécessaire pour assurer un tel service.
Détail intéressant : alors que la reconnaissance faciale fait actuellement l’objet de projets de très grande masse, comme l’observation des comportements citadins dans quelques villes chinoises ou le suivi des détenteurs de visa quittant le territoire américain – Facebook a également déployé un système de reconnaissance faciale (pour lequel il vient d’ailleurs d’être condamné aux USA) intégrant notamment les 350 millions de photos que ses utilisateurs postent chaque jour – OCBC réserve son système de reconnaissance à quelques-uns seulement de ses clients, dans la mesure où il semble que les techniques de reconnaissance, à ce stade, restent incapables de traiter, sans risque de confusion entre individus, une grande masse de personne. Des confusions qui pourraient par ailleurs être tout à fait dommageables dès lors qu’on propose aux banques d’utiliser également la reconnaissance faciale pour détecter par avance d’éventuels braqueurs !
Quoi qu’il en soit, OCBC transforme ainsi, en limitant son champ d’application, un dispositif potentiellement anxiogène en un privilège, une gratification dont seuls quelques-uns de ses clients seront d’abord bénéficiaires. Cela suffira-t-il à lever interrogations et critiques ?
Wayne C./Score Advisor