On apprend plein de choses à lire l’Observatoire CB du Groupement des Cartes Bancaires CB. Et l’on remet en perspective l’évolution des paiements en France.
Ainsi apprend-on que les paiements sans contact ont représenté en 2020 39% des paiements par carte, ce qui souligne leur généralisation. On peut mesurer exactement la part du commerce en ligne en montants : 103,8 milliards € en 2020, soit 21% des 486,2 milliards € réglés par carte en 2020. On découvre d’ailleurs que si, sans surprise, les sites marchands généralistes (Amazon, etc.) ont largement profité de la crise sanitaire avec une hausse des paiements les concernant de 18,5%, les vétérinaires et animaleries ont fait pratiquement aussi bien (+17,6%) ! On en a très peu parlé mais, en 2020, les Français ont dépensé comme jamais pour leurs animaux domestiques. C’est l’une des principales tendances de l’année.
Autre découverte, la distribution sur le territoire français des paiements par carte. Difficile de mieux souligner l’hyper-concentration économique sur la seule région de l’Ile-de-France (toutefois, cela fait des années que nous tentons d’alerter – sans grand succès ! – sur ce phénomène et ses conséquences pour la banque de détail) :
La carte bancaire (on en compte 72,7 millions en France) est le moyen le plus utilisé (60%) pour les dépenses courantes des ménages et il ne cesse de se développer. Pourtant, il semble se heurter à un plafond de verre, comme l’indique la survie des chèques, en nombres :
Et surtout en montants :
C’est là une spécificité française dans la zone Euro, où les chèques ne représentent pas 1% des paiements dans la plupart des pays. La carte ne parvient pas à se substituer facilement aux chèques pour les dépenses de gros montants. Pourtant, en France, n’a-t-on pas trop tendance à tout miser sur elle ?
Selon l’Observatoire, la France était en 2019 le premier marché des paiements par carte de la zone Euro avec 608,8 milliards, loin, très loin devant l’Allemagne (350 milliards), l’Italie (219 milliards) et l’Espagne (210 milliards).
Or quelle est la principale différence avec l’Allemagne en termes de moyens de paiement ? Non pas tant l’usage du cash, comme on le croit souvent trop vite. En Allemagne, les prélèvements représentent plus de la moitié des paiements et plus du double, en proportion, par rapport à la France. Quant aux virements, ils comptent pour plus de 30% des paiements, contre moins de 20% en France.
En somme, on se félicite de la montée en puissance du sans contact et, désormais, du paiement par mobile. Toutefois, au vu de ces chiffres, l’évolution des paiements ne demeure-t-elle pas assez incomplète en France ?
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