Qui l’aurait prédit en effet ? En France, il y a d’abord eu le phénomène des enveloppes-budget TikTok. Au Royaume-Uni, la Nationwide Building Society constate une augmentation des retraits aux guichets automatiques jamais vue depuis 13 ans (+19% en 2022).
L’explication ? Les Britanniques réagissent à la crise du coût de la vie en budgétisant leurs dépenses en argent physique. Dans le même temps, toutefois, le montant moyen des dépôts en espèces a également augmenté de 37% par rapport à il y a cinq ans.
En temps de crise, il y a donc un repli sur le cash. Parce qu’il donne une vision concrète de ses revenus et de ses dépenses. Parce que l’argent numérique, dépensé par carte ou par mobile, donne l’impression d’échapper plus facilement à l’attention et de créer ainsi des dépassements ; parce qu’il est facilement assimilé à du crédit.
Ces raisons suffisent-elles ? Faut-il également faire entrer en jeu l’importance de l’économie parallèle ? Un manque de confiance dans les institutions financières ? La tendance n’avait pas du tout été anticipée et l’on manque largement d’éléments pour en juger.
Difficile en tous cas de ne pas souligner une préférence pour la liquidité qui est patente depuis plusieurs années – nous la signalions dès 2016 – qui répondait à la faiblesse des taux, rendant l’épargne peu attrayante et qui s’est traduite par un gonflement encore jamais vu des encours laissés en compte courant.
Depuis 5 ans, nous sommes donc passés de la préférence pour la liquidité aux enveloppes de billets pour gérer son budget. Quelle sera la prochaine étape : le grand retour du troc !?
