C’est un récent article de BFM Business qui nous l’apprend : selon une enquête réalisée par Ipsos pour Qualisocial, acteur de la santé au travail, si 35% de l’ensemble des travailleurs interrogés déclarent avoir été victimes de harcèlement au travail, ce chiffre monte à 45% dans le secteur Banque & Assurance.
Parmi ces salariés, 36% font état de cyberharcèlement contre 13% dans l’ensemble de la population. Ainsi, la situation de harcèlement se déroule davantage à travers les outils digitaux et moins en face-à-face dans le secteur. Les femmes sont particulièrement touchées puisque 51% d’entre elles affirment avoir été victime de situations de harcèlement au cours de leur vie professionnelle contre 38% au global. Dans le même temps, seulement 12% des salariés victimes de harcèlement dans le secteur Banque & Assurance « remontent » le problème à leur hiérarchie contre 29% tous secteurs confondus.
Néanmoins, l’employeur, lorsqu’il est informé de la situation, réagit bien mieux dans ce secteur que dans les autres . La part des actifs considérant que l’employeur a bien réagi face à la situation de harcèlement est de 59% tous secteurs confondus contre 84% dans le secteur Banque & Assurance.
Ces chiffres sont alarmants mais, en fait, à quels comportements correspondent-ils ? L’article ne le dit pas et l’on n’en sait pas vraiment davantage en consultant Qualisocial. Sinon que l’article L. 1152-1 du Code du travail définit le harcèlement moral de manière particulièrement vague par « des agissements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel. » Par ailleurs, pour que la situation relève du harcèlement moral, trois conditions doivent être réunies :
- Les agissements doivent être répétés
- Les conditions de travail de la victime sont objectivement dégradées (que ce soit intentionnel ou non)
- Un dommage est susceptible d’être causé à la victime (carrière compromise, altération de la santé physique ou mentale)
Bref, difficile de se faire une idée précise et de considérer les résultats avec l’attention qu’ils méritent quand on lit, toujours sur Qualisocial :
D’autant que quelque chose d’assez étrange apparait : si les salariés du secteur Banque & Assurance sont les plus nombreux à se déclarer victimes de harcèlement, ils sont également, plus qu’ailleurs, les auteurs de ce harcèlement : 21% des personnes interrogées concèdent être à l’origine de ces pratiques contre 13% des actifs en général !
Un sujet difficile a priori, donc. Par rapport auquel il ne serait pas inutile de savoir précisément de quoi l’on parle !