« Embedded Banking », « Finance intégrée », depuis quelques années ces termes sont régulièrement employés, sans qu’on ne sache toujours très bien ce qu’ils recouvrent, ni à quelle réalité ils correspondent. Trois actus récentes permettent d’y voir un peu plus clair.
Le principe : avec la finance intégrée, les services bancaires sont tellement insérés dans les actes d’achat qu’ils en deviennent invisibles ou quasi.
- Premier stade : le paiement n’est plus une étape particulière dans le parcours d’achat. Le meilleur exemple en est fourni par la technologie « Just Walk Out » qu’Amazon a déployé dans ses magasins physiques Amazon Go : il n’y a plus de passage en caisse. Or ces magasins n’ont visiblement pas fait la preuve de leur réelle pertinence – ceux de la 5° Avenue à New York et de Marion Street à Seattle viennent d’être fermés. Amazon annonce toutefois qu’il continuera à ouvrir d’autres boutiques (mais le déploiement des épiceries Amazon Fresh semble avoir été suspendu). Cependant l’article de Retaildive qui le signale souligne aussi que la technologie Just Walk Out ne cesse d’être adoptée par d’autres enseignes.
- Deuxième stade : obtenir des facilités de paiement ne représente plus une étape obligeant à passer par sa banque mais est intégré à l’acte de paiement. Le meilleur exemple en est fourni par le BNPL, lequel, selon un White paper de Vodeno & Aion Bank (acteurs européens du BaaS), est rapidement devenu un standard quasi universel. 56 % des détaillants européens interrogés ont l’intention de proposer des solutions financières intégrées au cours des 12 prochains mois. La finance intégrée augmente l’engagement des clients envers les marques pour plus d’un tiers des répondants (36 %). Aion Bank rapporte que ces consommateurs reviennent sur l’application ou le site Web de cette marque entre trois et cinq fois par mois. Enfin, 46% des répondants déclarent qu’ils seront plus susceptibles d’utiliser la carte de fidélité d’une marque pour effectuer des achats si elle inclue le BNPL (65 % chez les 25-34 ans). Tandis que deux consommateurs européens sur cinq – ce chiffre monte à 50% dans la tranche d’âge des 25-34 ans – ne resteront fidèles qu’aux marques qui proposent des produits bancaires intégrés tels que le Buy Now, Pay Later.
- Troisième stade : les grandes places de marchés deviennent de véritables canaux de distribution pour les banques. Dans une récente interview à Finextra, Matteo Pomoni, Head of retail banking and funds chez ING, explique que l’avènement des Super Apps comme celles d’Amazon ou de Booking.com a fait évoluer la vitesse à laquelle les services sont personnalisés : « Si les institutions financières veulent avoir une vraie connexion avec leurs clients, elles doivent s’assurer que leur expérience client commence par ces super applications. Nous devons être là où les clients prennent leurs décisions de vente au détail pour les aider et dialoguer avec eux. C’est une autre attente à laquelle nous devons répondre. Un bon exemple en est le partenariat que nous avons récemment lancé avec Amazon en Belgique, où les clients d’ING peuvent désormais bénéficier jusqu’à 11 % de cashback sur Amazon.com.be.«
- Troisième stade : l’appli bancaire devient une place d’achats. Boursorama en fournit l’une des meilleures illustrations avec le lancement récent de son simulateur personnalisé d’économies sur les dépenses courantes via la plateforme intégrée The Corner.
Ce lancement arrive au moment où le programme vient de passer le cap des 300M€ de transactions et des 20M€ d’économies réalisées par ses clients utilisateurs grâce à des réductions sous forme de remises immédiates, cashback et bons d’achats auprès de plus de 100 enseignes. Accessible depuis l’application mobile ou le site de Boursorama Banque, The Corner permet de faire en moyenne une économie de 7 % dans toutes les catégories de dépenses : alimentation, shopping, sports, culture, billetterie, cinéma, vacances, maison, enfants…