C’est la question que l’on est assez inévitablement amené à se poser en découvrant la nouvelle offre de Credit Kudos. Pourquoi elle ? Parce que Credit Kudos a toujours eu pour ligne directrice de s’opposer aux systèmes de scoring brutaux et sans appel et de « récupérer » ainsi tous les candidats au crédit qu’ils excluent systématiquement, du fait d’un historique insuffisant, d’une arrivée récente dans un pays ou d’un faux-pas antérieur. Pourtant, sa solution est-elle beaucoup plus pratiquable ?
Credit Kudos propose sa solution Signal à tous ceux qui veulent distribuer du crédit (banques, plateformes de financement, commerces, …). C’est un système d’octroi fondé sur l’open banking. L’agrégation de comptes, en effet, permet d’avoir une meilleure vision des capacités financières des demandeurs, ainsi que de leur crédibilité.
Avec Signal, Credit Kudos promet un tiers de plus de clients, sans dégrader le taux de défaut. Il promet même de réduire ce dernier, en moyenne, de 11,7% à 9,7%, avec un nombre de dossiers acceptés grimpant de 17,5% à 29,8%.
Pour cela, Signal apporte cinq types d’éclairages sur la situation réelle des demandeurs :
Pour la capacité de remboursement, ainsi, Signal calcule le revenu réel, les dépenses contraintes et en déduit la capacité de paiement. Et, dès la première étape, pour déterminer le revenu réel, 6 algorithmes et un score de confiance sont utilisés :
Faut-il vraiment 6 algorithmes pour déterminer un revenu réel dès lors que l’on accède aux différents comptes d’un individu ! Mais ce n’est pas la principale objection que l’on peut formuler. Laquelle tient plutôt à l’utilisation d’algorithmes propriétaires et qui seront totalement opaques pour les vendeur et les demandeurs, lesquels seront donc incapables d’expliquer et de comprendre un éventuel refus.
Cela est peut-être acceptable sur des plateformes de financement participatif, dont les utilisateurs savent en général qu’elles procèdent à de nombreux refus (quoique cela contraigne très fortement leur développement) mais qu’en sera-t-il dans le cas d’une relation client plus étoffée ? Dans le cadre d’un commerce notamment – puisque c’est dans le cadre d’un service en BaaS que ce genre de solution pourrait être la plus demandée – dès lors que l’issue d’une demande n’aurait aucune prévisibilité pour l’acheteur comme pour le vendeur ? Pire, Credit Kudos le saura-t-il facilement lui-même ?
En facilitant l’accès à l’information, on pourrait penser que le digital rend clients et vendeurs plus actifs et responsables. Mais c’est le contraire que l’on propose encore ! Et alors qu’elles sont promise à se généraliser comme jamais avec la finance intégrée, les formules d’octroi sont inévitablement conçues en boites noires ; comme si c’était là un attrait indispensable pour les vendre. N’est-ce pas plutôt une orientation qui risque de les rendre vite impraticables ?
Score Advisor