Alors que, lundi, le Dow Jones subissait une forte baisse, Bank Innovation signale que les plus importants robo-advisors américains sont soudainement devenus injoignables. Simple panne technique ? Peut-être pas…
Lundi soir, les clients soucieux de connaitre l’impact de la baisse sur leur portefeuille étaient incapables de se connecter au site ou à l’appli de Betterment, de Wealthfront et d’autres robo-advisors américains.
Du fait d’un trop important trafic ? C’est l’explication qu’a donné Betterment le lendemain. Seulement, pour des robo-advisors mettant en avant leur technologie plus rapide, performante et sécurisée que celle des courtiers traditionnels et des banques, cela la fiche un peu mal ! Si l’interruption de service s’explique effectivement par une incapacité technique, cela témoigne d’un amateurisme peu acceptable.
Mais une autre explication est possible. Des robo-advisors proposant des conseils en placements et investissements largement plus personnalisés et performants, car appuyés sur une technologie innovante, peuvent avoir eu un moment de panique face à leur incapacité à ne pas subir de plein fouet un retournement de marché conséquent.
Il ne pouvait pourtant guère en être autrement. Les robo-advisors, qui n’ont de robots que le nom, proposent pour l’essentiel une gestion indicielle pilotée par algorithmes. Ils sont donc par définition incapables de battre le marché. En revanche, ils sont nettement moins chers que la plupart des sociétés de gestion (lesquelles souvent n’hésitent pas à développer une gestion indicielle vendue au prix d’une gestion active).
Cela, normalement, les robo-advisors devraient le dire clairement à des clients qui, pour la plupart, ne sont pas à la recherche des rendements et ne sont pas prêts à supporter les risques d’une gestion véritablement active. Après tout, certains marchés semblent suffisamment matures pour paraître quasi impossibles à battre. C’est pourquoi la gestion indicielle trouve des défenseurs aussi médiatiques que Warren Buffett. Et l’on peut très bien estimer qu’elle est sans doute ce qui convient le plus à une large majorité d’épargnants.
Mais, au lieu de le dire, la plupart des robo-advisors prétendent plutôt délivrer des conseils fortement personnalisés et renouveler complètement la gestion d’épargne et de patrimoine grâce aux progrès – fulgurants à les entendre – et à la supériorité de l’intelligence artificielle. Bref, ils vendent du miracle technologique, comptant que leurs clients n’iront pas regarder de trop près… tant que les marchés ne décalent pas trop !
Les clients et les investisseurs aussi bien, à vrai dire. Car si l’on considère également beaucoup de projets de blockchain et la plupart des plateformes de prêts à scoring innovant et automatisé, force est de constater – sans surprise ! – que les tentations de mystification croissent avec la facilité à lever des fonds.
Adrienne A./Score Advisor